LADJABLÈS, un conte fantastique, une légende populaire caribéenne oubliée...

L’histoire | Un duel amoureux au coeur du carnaval

Lors d’une nuit chaude de carnaval, un séducteur sans coeur et sans vergogne s’enflamme pour une danseuse au charme sulfureux, qui tout en attisant son désir, se refuse à lui. La femme au visage masqué l’entraine dans une parade amoureuse vertigineuse, au cours de laquelle l’homme, grisé par son désir libertin, fera tout pour la conquérir.Il ne réalise pas à ce moment qu’il est le pantin de LADJABLÈS qui l’attire dans un piège pour le perdre. Le prédateur devient alors la proie.
Il s’ensuit un duel au cours duquel l’homme tentera en vain de se libérer de l’emprise de la créature. Par ses pouvoirs magiques et initiatiques, LADJABLÈS provoque la bascule de l’homme, dans le but de le faire réaliser son errance relationnelle. Pour se sortir de cette emprise, il devra s’affranchir de son conditionnement, se défaire de son masque d’homme mascarade pour révéler son véritable visage.
Cette libération, comme une renaissance, changera son regard sur lui-même et sur l’autre, réalisantà quel point son masque travestissait son identité, et l’empêchait de réellement rencontrer l’Autre.

L’inspiration | Le retour d’une légende oubliée

Personnage légendaire répandu dans la Caraïbe et au-delà, LADJABLÈS incarne une puissance féminine majestueuse qui inspire effroi et fascination. Femelle dominante, rebelle au modèle féminin normalisé, La Diablesse provoque la bascule des hommes, des valeurs et des mondes.
Ce monstre de beauté se manifeste au milieu des hommes et enflamme leur désir, avant de s’effacer avec une proie, qui aura eu l’audace de la suivre au risque de sa vie.
Comme nombre de personnages des contes et légendes traditionnels, La diablesse s’efface des imaginaires. L’un des enjeux de cette création est de relayer la tradition orale, entre l’ancienne et la jeune génération, afin de mettre en valeur un imaginaire en voie de disparition, dans un contexte de mondialisation médiatique, marchande, culturelle uniformisante et aliénante.

Le texte | Un conte fantastique contemporain

L’originalité | Traitée comme un conte fantastique structuré en 3 tableaux narratifs, la pièce s’inspire d’une légende populaire caribéenne revisitée dans notre monde contemporain. Une créature magique surgi du fond ses âges, se confronte à notre monde moderne rationalisé et nous entraîne sur un « quatre-chemins » vertigineux, carrefour symbolique entre l’ombre et la lumière, le visible et l’invisible, le monde réel et irréel, le plausible et l’improbable.

Le propos | Tout en puisant dans une tradition singulière, l’oeuvre offre un questionnement universel, à savoir l’identité de l’être dans un groupe social normalisé et normalisant. Comment se construit-on au féminin ou au masculin dans une société qui nous impose des codes sociaux parfois aliénants, stigmatisants, limitants ? Peut-on s’affranchir des masques que l’on porte, hérités de l’éducation, du genre, des médias, de la religion ?

Une langue poétique et musicale | Ici résonne le français parlé en pays créole, inspiré da la voix du conteur. Ce français qui se décale et se réinvente, se fracture et restructure, en contact avec une histoire et un espace géographique et culturel singulier, mais aussi en rapport à cette langue « dominante » qu’il s’agit de détourner, de désacraliser, pour mieux se la réapproprier. Aussi, l’écriture de la pièce navigue entre dialogues, « plaidoiries », chansons, slam, rap, rythmiques
vocales qui valorisent la langue des personnages et surprennent l’oreille du spectateur. Plus qu’un texte à entendre, LADJABLÈS est un texte à écouter.

Un spectacle de Daniely Francisque

Durée 1h20
Texte, mise en scène Daniely Francisque
Acteurs-Danseurs Rita Ravier et Patrice Turlet
Musique DJ Noss
Chorégraphie Max Diakok
Lumière Viviane Vermignon
Photos Peggy Farges

Production Compagnie TRACK
Coproduction Tropiques Atrium Scène Nationale de Martinique

Infoline : 0690 500 234